lundi 29 novembre 2010

Partir pour mieux revenir

Nous devons finaliser certaines choses au Bénin, des problèmes administratifs et des au revoir. Pour cela je repars seul du 1er au 15 décembre. Un voyage préparé à deux durant toute cette semaine : les valises vont craquer sous le poids des cadeaux... Si j'en ai l'occasion je vous ferai partager quelques fioretti. Bertrand

mardi 19 octobre 2010

Dogbo c'est fini...

Voici trois semaines que Fidesco nous a commnuiqué sa décision de ne pas nous renvoyer au Bénin compte-tenu des problèmes de santé non résolus. Nous restons donc en France, nous nous réinstallons pour le moment sur Le Mans.

Les Béninois vivent actuellement sous les innondations après cette saison des pluies meurtrière qu'a connue l'Afrique de l'ouest ce dernier mois.

Restons unis dans la prière.

mercredi 15 septembre 2010

Il reste un peu...

Cette expression utilisée fréquemment en Français béninois s'applique à notre cas... Il reste un peu encore de temps pour que la cicatrisation se termine !
Retour sur trois mois de soins : l'accroc dont nous parlions dans le dernier post de juin avait des mesures finalement un peu plus conséquentes que celles données sur le blog mais il était initialement difficile de s'en rendre compte... Bref, la cicatrisation a bien progressé initialement : lentement mais sûrement... Puis il y a eu des hauts et des bas, avec même une aggravation à un moment donné. En cause la repousse pileuse autour des berges. Donc ? Donc LASER ce soir au Mans pour éviter aux méchants poils de repousser.

Pendant ce temps il a bien fallu trouver une école pour les filles. Berthille et Aliénor ont donc retrouvé l'école St Pavin au Mans avec leurs amies et leurs petites habitudes. Elles sont très heureuses. Morceau choisi : Aliénor qui retire ses chaussures en entrant dans la classe, une habitude béninoise.

A bientôt.

jeudi 17 juin 2010

Le plus long commence !

L'opération a bien eu lieu mardi matin comme prévu, tout s'est très bien passé ; presque sans imprévu, ça faisait longtemps ! "J'aime quand un plan se déroule sans accroc !" Pour l'heure, l'accroc fait 3 cm sur 2 et doit cicatriser : c'est la phase imprévisible et potentiellement la plus longue... Il va falloir s'armer de patience... Nous avons un numéro de téléphone français (portable), vous pouvez nous le demander par mail.

lundi 14 juin 2010

On est déjà là !

Nous voici arrivés en France, à bon port... Le dbut duvoyage a pourtant été un peu compliqué puisque nous sommes tombés en panne de voiture lors de notre retour sur Cotonou la veille de l'envol. L'alternateur  grillé entre Ouidah et Cotonou. Arrêtés sur le bord de la route pour faire le diagnostic, voilà un semi remorque qui a tenté de s'extraire de la brousse avoisinante où il avait plongé ! Traté sans méngement par un autre camion, il a bien faillivenir nous percuter... Nous avons rapidement redémarré la voiture, heureusement.

Vous imaginez le contraste, d'abord à Roissy, puis à Nantes ! 6 heures de vol... mais combien d'années lumière en réalité ?

A Nantes, nos familles nous attendaient. WE de retrouvailles avec la Communauté de l'Emmanuel et notre paroisse au Mans, des amis.

Demain, c'est l'opération : nous vous donnerons des nouvelles quand ça sera possible. Vous risquez "d'attendre un peu fatigués"...

mercredi 2 juin 2010

Dans 7 jours, vous serez où ?

Vous ne savez peut-être pas exactement où vous serez ! Nous, nous le savons déjà... Nous serons en train de survoler Cotonou en virage à droite pour prendre la direction de Paris... puis la correspondance pour Nantes le 10 au matin.

Etonnant pour ceux qui ne sont pas encore au courant (s'il y en a encore car la nouvelle semble filtrer assez vite). Fidesco et l'assureur santé qui nous couvre nous demandent de rentrer pour que Bertrand se fasse soigner convenablement en France (toujours pour ce truc un peu mal placé). Pas d'inquiétude, tout va bien, c'est une opération de routine en France (qui peut prendre par contre des allures toutes différentes ici !)

Nous restons au moins deux mois compte tenu des temps de cicatrisation après cette intervention. Le temps pour tout le monde de se reposer.

Bon, quel temps fait-il ? Faut-il prévoir un pull ?

dimanche 9 mai 2010

Fidesco Togo

Ce WE nous avons reçu Gaëlle Rousseau, en mission avec Fidesco à Kouvé au Togo. Gaëlle est secrétaire médicale dans un dispensaire tenu par les sœurs de la Providence. Elle n’a plus de binôme depuis un mois et demi (l’infirmière qui était avec elle a dû rentrer en France pour des raisons de santé). Un petit WE à Devaud’houé au Bénin pour rompre la solitude !


L’occasion de partager sur ce que nous vivons : joies et difficultés… Nous sommes tout près à vol d’oiseau puisque Kouvé est à 60 Km, juste de l’autre côté de la frontière ! Mais il faut faire le grand tour par la frontière sud : 3H30 de route. Il existe bien un autre moyen de faire la route mais sans visa ni passeport : par la pirogue sur le Mono…

Au programme de ce WE : une petite visite au Lac Aheme par le village de Possotomé... Un lieu paradisiaque à 1 heure de Dogbo.
 
Gaëlle attablée au restaurant du village Ahémé


A côté du restaurant un enfant est monté dans un cocotier pour faaire tomber les noix de coco : sans corde ni sécurité, 7 mètres du sol environ !


Clotilde avec le fils d'Alexis (l'électricien de l'hôpital St Camille)... Une photo historique pour Clo qui pose donc ici avec J.-C. : Jésus-Christ !


Berthille, toujours passionnée par le rammassage de coquillages !


La photo souvenir "officielle" pour Gaëlle.
En arrière plan, le lac Ahémé qui comminique avec la mer et qui s'étend sur 60 Km du nord au sud et 6 à 10 Km d'est en ouest.

Fini les vacances !

Une semaine c’est court mais c’est déjà un bon bol d’air ! Avez-vous trouvé où étaient Berthille et Aliénor sur les photos ?
Sur le post dédié à la Pendjari, elles posent au pied d’une cascade, dans un torrent de montagne qui est peu abondant à la saison sèche. Le cadre était magnifique et nous avons regretté de ne pas pouvoir y rester plus longtemps…

Yves, volontaire à Porto Novo vous présente les chutes de Tanougou sur quatre niveau, ici le niveau le plus bas...


Jean-Paul, volontaire à Porto Novo, en méditation au bord de la rivière au pied de la chute de Tanguietta, niveau le plus bas.



Bertrand tente d'accéder au deuxième niveau des chutes de Tanguietta !



C'est comme dans un jeu vidéo, plus on passe de niveaux plus c'est difficile ! La roche était trop glissante pour accéder au troisième niveau...


Pour le second post, celui sur le pays Somba, voici la photo réponse : un tronc de Baobab millénaire qui s’est vidé de sa sève centrale. La sève qui nourrit l’ensemble des branches passe par des petits troncs périphériques. Dans le tronc on peut tenir à 15 environ ! Rien à voir bien sûr avec les baobabs évidés qui peuvent abriter une voiture !

Et oui, c'est bien un baobab ! Quelle cabane de rève...


Mais la toison du frangipanier abrite tout aussi bien du soleil qu'un gros baobab !


Quelques visages glanés au détour de la cour d'un tata...


Avant de revenir sur Cotonou, il nous a fallu réparer la voiture fortement secouée par les pistes du parc de la Pendjari et de Boukoumbé. Les vibrations avaient déboulonné le support du compresseur de climatisation qui se baladait donc à côté du ventilateur et du radiateur ! Arrêt au garage de plein air !


Notez que la voiture est posé sur une cale, elle-même posée sur un rondin de bois qui a été très docile puisqu'il n'a pas roulé pendant les quatre heures de réparation ! Une chance que le fils du patron du garage se soit occupé lui-même du travail pendant que l'apprenti s'occupait d'une autre voiture... Il soudait un amortisseur qui lui a explosé à la figure : les soins dans l'arrière boutique du garage ont été épiques !

Vivement les prochaines vacances, sans doute à l’étranger…


We're poor lonesone family...

vendredi 7 mai 2010

Les Tatas Somba

Mais où sont Berthille et Loulou ? Dans la cuisine du Tata Patron !


Personne n'a répondu à la question du post précédent... Berthille et aliénor sont dans un lieu paradisiaque : la photo est-elle truquée ? Nous ne répondrons pas encore cette fois-ci ! Dans un prochain message ! Pour le moment, découvrons le pays Somba...

Le nord ouest du Bénin a été marqué par des guerres inter ethniques entre les Baribas (un peuple dominateur) et un ensemble de peuples (Ottamari, Otchaou, Ossori…) qu’on regroupe sous le vocable « Somba », ce qui signifie « esclaves » ou « soumis ». Les Tata sont leurs habitations fortifiées, équipées pour tenir un siège et pour se prémunir des attaques des Baribas. Les « Tata Somba » sont encore visibles dans la région qui va de Natitingou à Boukoumbé mais aussi dans le nord est du Togo et dans le sud du Burkina. Chaque peuple a un plan de Tata qui le caractérise, les Tatas Ottamari ont plusieurs terrasses avec deux ou trois échelles successives pour accéder à la grande terrasse du Tata, les Tatas Otchaou ont des terrasses au dessus des chambres (alors que les autres peuples faisaient des toits de chaume au dessus des chambres, les Tatas Ossori ont une grande échelle qui donne directement à la grande terrasse. Vous verrez un peu mieux en photos bien sûr mais rien ne vaut une visite de ces minis châteaux forts africains. Les pièces du bas sont consacrées à l’étable, la cuisine, le garde manger, la chambre des vieux qui ne peuvent plus monter l’échelle. L’étage est composées de tourelles auxquelles on accède par la terrasse : certains sont des chambres, d’autres des greniers à mil, sorgo… La chambre du chef de famille donne au dessus de la porte d’entrée et il a un tout petit trou qui lui permet de voir qui arrive et au besoin lui décocher une flèche (la meurtrière n’a pas de frontières), le grenier du chef de famille est muni d’une clochette qui tinte quand on l’ouvre ! Les voleurs sont prévenus.
Il faut deux mois pour construire un Tata, qui nécessite ensuite 2 ou 3 semaines d’entretien intensif par an (chaumes, crépis, étais). Les Tatas ne sont pas très confortables mais certains demeurent habités, chez Sylvain, à Boukoumbé, le touriste est le bienvenu pour la nuit (80 ctmes d’euros par personne, repas traditionnel en sus : prévoir les anti diarrhéiques !)
Le pays Somba c’est aussi un paysage de petites montagnes rocheuses et arbustives qui font penser un peu aux Alpes de Haute Provence. Mais place aux photos !




Sur la grande Terrasse de Tata Patron (du prénom du chef de Famille !), Aliénor tente de monter à l'échelle qui permet l'accès au grenier à mil (on soulève le haut de la toiture comme un petit chapeau pointu et on peut rentrer dans le grenier...)



Marie-Aude tente de s'extraire de la chambre du Tata Patron ! La porte est étroite !


Nous posons devant Tata Patron... avec Patron himself !

Vue panoramique au détour d'un Tata : le Pays Somba surplombe une forêt qui va jusqu'à la frontière du Togo... Les montagnes les plus éloignées sont togolaises sur ce cliché.


Le Caméléon !


Matthias est Ossori, il porte sur son visage les scrifications de son ethnie. Matthias est guide : il fait visiter des Tatas, il est imbattable au lancer à la fronde !


Un fétiche pour chaque membre de la famille à l'entrée du Tata : le plus grand pour le chef de famille, les moyens pour ses femmes et les petits pour les enfants...


Un autre Tata !


Mais où sont Berthille et Aliénor ? Réponse au prochain post !

jeudi 6 mai 2010

Safari

Nous vous avons laissé avec une question en suspens… Où sommes nous allés durant cette semaine de vacances ? Dans le nord du pays ! 650 Km et nous voilà à Tanguietta, à l’hôtel Baobab qui sera notre base arrière pour la semaine… De là nous allons découvrir une région très différente du sud où nous habitons… N’ayant pas eu Internet du voyage, nous vous proposons de suivre d’abord les deux premiers jours : la visite du parc de la Pendjari ! Réserve naturelle encore sauvage, sur 275.000 Ha : il faut silloner les pistes à la recherche des animaux dans la savane ou bien se poster dans un mirador autour d’un point d’eau où les animaux viennent s’abreuver. Seuls les lions, les lycaons et les guépards n’ont pas daignés se montrer. Mais nous avons pu approcher les éléphants, les antilopes (cobe de Buffon, cobe de Fassa, hippotrague), les hippopotames, les singes (verdets, babouins, singes rouges), les crocodiles, un buffle, les phacochères, de très nombreux oiseaux (ombrettes, oies armées de Gambie, vanneau éperonné, cigogne épiscopale, coucale du Sénégal, rollier d’Abyssinie, guépier à gorge rouge…)
Mais quelques photos vous parleront mieux.



Un Cobe de Buffon vient s'abreuver : observez bien l'eau de la mare Bali, le Cobe de Buffon n'est pas seul ! Trois crocodiles l'observent dont un à quelques mètres de lui, le Cobe le regarde et dans quelques instants va s'enfuir... Nous avons bien failli assister au repas des crocos !

La rivière Pendjari et la surprise des Cobes de Buffon : un troupeau de jeunes mâles...

Le repas des Babouins

Le Buffle est à 15 m de la voiture... Petite question à notre guide : Issa ? Le Buffle, ça charge ? - Non, le Buffle il ne charge pas comme les éléphants. - (Silence rassuré de l'assistance) - Issa reprend quelques secondes plus tard : "Mais quand il charge, il faut partir très vite !"

Et les éléphants, ça charge ? Oui, mais sur 50 m seulement... (Silence rassuré de l'assistance) - Issa reprend : "Sauf les jeunes, ceux qui ont de petites défenses, eux ils chargent à 60 Km/h sur 500 m !" - Et là, ils ont des petites ou des grandes défenses ? - "Là, ce sont des petites !"

Jean-Paul et Yves (volontaires Fidesco à Porto-Novo), accaparés par Berthille et Aliénor. Notez le chargement de la galerie de la voiture : un bidon de 20 L de gasoil en rab', un treuil électrique, une deuxième roue de secours et 20 L d'eau... Parce que les éléphants et les buffles quand on est en panne d'essence ou embourbés c'est beaucoup moins attrayant ! Sans compter les lions et les guépards !

Le silence au mirador : il manque encore un peu d'entrainement à Loulou !

Il était une fois deux princesses qui se miraient dans l'eau claire d'un torrent... mais pas dans le parc de la Pendjari ! Où donc alors ? Suite au prochain épisode...

lundi 19 avril 2010

5 ans déjà !

Certains se disent peut-être que nous ne savons pas compter… Ou bien que le temps africain a déteint sur nous… Nous savons bien que ça ne fait pas cinq ans que nous sommes ici même si le temps déjà passé loin de nos racines nous paraît long…
Il y a cinq ans nous nous installions dans notre maison au Mans, et nous accueillions une petite fille : Aliénor !
Quel anniversaire, nous avions convié tous les petits copains que les enfants connaissent à Dogbo. Notamment les enfants du personnel de l’hôpital. Un temps convivial autour des crêpes et du jus de Bissap que Maman Aliénor préparait elle-même pour la première fois : délicieux !
Les moustiques et la tombée de la nuit (à 19H30…) nous ont chassés du jardin et ont mis un terme à cette joyeuse fête d’anniversaire. Vivement le prochain anniversaire !

Aliénor tiraillée entre les appels de France et la bande bruyante des copains !


African Queen ! C'est le nom d'un tube à la mode ici, qui accompagnerait volontiers cette photo de notre Aliénor parée !

Un nuage passe

La chaleur était telle cette après midi à Dogbo que la peau semblait brûler au soleil, le moindre effort physique donnait à suer un litre d’eau ! Donc nous n’avons rien fait de particulier, un peu de jardinage à l’ombre c’est tout. Un dimanche de garde bien calme… Cette chaleur d’où vient-elle ? Un volcan a-t-il fait éruption au Bénin ? Non pas ! C’est la fin de la saison sèche qui offre son bouquet final de chaleur.
La pluie devait arriver ce jour, 17 avril, c’est le jour de la pluie. Fréjus, un jeune de 12 ans qui a passé la journée chez nous pour jouer avec les enfants, nous dit que ce jour est le jour que les ancêtres ont choisi pour la pluie. Pourquoi ? Parce qu’ils l’ont choisi. Et pourquoi il ne pleut pas. Parce que ceux qui ont des cérémonies ont « attrapé la pluie ». Quelles cérémonies ? Les obsèques, les anniversaires de décès.
Ce que Fréjus ne dit pas, c’est que tout le monde ici pense que le roi de Dogbo a le pouvoir sur la pluie. La légende, récente, veut qu’il sache faire pleuvoir quand il veut. Et qu’il sache retenir les nuages quand bon lui semble. La mairie paie même une sorte de « redevance pluie » chaque année au roi afin qu’ils ne laisse pas la sécheresse « gâter » les cultures. Le mythe a été renforcé au mois d’octobre dernier lors d’une cérémonie à laquelle nous étions présents.
Le président de la République, Dr Yayi Boni, venait à Dogbo pour une sorte de meeting pré électoral (les élections sont pour avril 2011). Dogbo est la seule commune du Couffo dont le maire soit de la même couleur politique que le président. Il devait arriver vers 16H00. Nous attendions dans la tribune d’honneur sous un soleil ardent quand à 16H00 pile la pluie et le vent se sont déchaînés d’un coup d’un seul emportant la tribune présidentielle dont nous avons dû nous échapper en vitesse avant qu’elle ne s’écroule. « C’est le roi ».
Pourvu qu’il n’ait pas jeté un sort sur l’Islande ! Nous n’avons pas encore vu apparaître le nuage de cendres dans le ciel béninois mais ses répercussions arrivent jusqu’à nous. Nos correspondants de pays Fidesco étaient en visite au Bénin et sont coincés sur Cotonou, attendant un improbable avion pour rentrer en France. Il y a fort à parier que les vols commerciaux prioritaires lors de la reprise du trafic ne seront pas les vols vers ou en provenance de l’Afrique…
Voilà, une journée au calme… Repos dominical bien mérité pour tous. Les trajets sur Lokossa pour l’école fatiguent les enfants en semaine, même s’ils sont ravis d’y aller. Un nuage passe sur Dogbo, cachant un peu le soleil. Vivement la fraîcheur de la nuit, toute relative, pour continuer à récupérer avant la semaine de travail qui s’annonce. Dernière semaine avant les vacances scolaires qui seront l’occasion de visiter une partie du Bénin où nous ne sommes jamais allés… Un peu de patience, vous en saurez bientôt un peu plus, photos à l’appui !

jeudi 25 mars 2010

On est là !

Petit message pour vous rassurer : "on est là" ! Ceux qui ont voyagé ou vécu en Afrique savent combien cette phrase est quotidienne... "Tu es là" c'est un peu une salutation. Au début pas toujours facile à comprendre, d'où : "Ben oui, je suis là" De répondre : "C'est bon ça" Encore incompréhensif : "Qu'est-ce qui est bon ?" Et de rire !

Il y a des constats que dans nos relations sociales nous ne prenons plus le temps de faire. Ici, le temps on le prend. Mais pas toujours sur le blog, car Internet ça coûte cher et c'est toujours en panne !

Nous profitons du WE des Rameaux pour aller chez des amis à Onigbolo. Après 4 semaines de garde non stop, ça va faire du bien !

Et pour les rameaux, qu'est-ce qu'on choisit : des feuilles de cocotier ou de palmier ?

mardi 2 mars 2010

- 2

Il ne s’agit toujours pas d’une température (cf les articles précédents (- 1 et + 49). L’arithmétique torture les méninges de Berthille et encore plus les nôtres. Après Anne-Sophie, c’est au tour de Marie-Ange de quitter Dogbo…
Marie-Ange change de mission. Pour le moment elle retourne en France. Nous la laissons partir avec beaucoup de peine tant sa compagnie et son amitié nous offraient un repos (un asile ?) au cœur de la mission.
Nous voici maintenant seuls… Le dicton français dit « on sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on trouve ». Pour ce qui est du départ de Marie-Ange, c’est encore plus clair : « on sait qui perd et on sait qu’on ne retrouve personne ». Peut-être un futur dicton franco-béninois…

Souvenir du Bab's dock : un coin de paradis pour les routards de passage au Bénin. Ici sur le bateau pour se rendre à la presque île perdue au fond de la lagune.

mardi 23 février 2010

C2 Affi

C’est le nom d’une femme d’une cinquantaine d’année environ. Elle ne sait pas son âge en fait et personne ne le sait pour elle car elle n’a plus de famille. Ou plutôt sa famille ne veut peut-être plus d’elle.
En France la schizophrénie est une maladie psychiatrique terrible, malgré les centres de soins spécialisés les malades échappent parfois au suivi et au traitement et sont alors moins bien, souvent peu insérés dans la société. Certains au contraire ont un suivi régulier qui leur permet de conserver une insertion sociale, un travail et une santé relativement bonne.
Affi, elle, ne bénéficie d’aucune prise en charge, elle est connue à Dogbo pour être « la folle ». Probablement s’agit-il d’une schizophrène, encore que le diagnostic soit difficile à étayer avec certitude, mais ses délires sont souvent en Français et permettent de pointer des éléments diagnostiques. Affi marche pieds nus depuis des années, elle ne peut même plus mettre des chaussures, sandales ou tongs car ses pieds sont adaptés maintenant. Elle passe son temps à errer dans les vons, à accoster qui veut bien écouter ses « prophéties »… Affi est souriante malgré les moqueries et la population est relativement prévenante à son égard, personne ne penserait à lui faire du mal. Certains lui donnent à manger.
Mais depuis un mois, Affi reçoit des soins à l’hôpital, elle a de profondes plaies des deux pieds. En fait elle est diabétique et il nous faudrait traiter son diabète pour espérer la voir guérir. Mais pour le traiter il faut prendre des médicaments trois fois par jour, elle n’est pas capable de le faire et elle ne peut pas rester en permanence à l’hôpital… Il n’y a pas de structure d’accueil pour les malades psychiatriques dans la région, et de toute manière elle refuse toute prise en charge de ce côté-là. Elle va donc continuer à errer dans Dogbo, attendant avec le sourire une mort qu’elle ne sent pas encore venir mais qui ne saurait tarder tant ses plaies s’aggravent rapidement. Le problème n’est pas le coût du traitement, nous avions vu avec le directeur que cette patiente indigente nécessitait des soins gratuits. Le problème c’est la solitude de cette femme différente.
La solitude est une réelle pauvreté qui prend dans chaque société une forme différente. Par une visite, une prière, des attentions, nous pouvons chacun où nous sommes offrir un temps à des personnes qui vivent cette pauvreté.

C1 Coupures

Depuis bientôt deux mois les coupures d’électricité sont quotidiennes. Au début elles duraient quelques minutes, puis quelques dizaines de minutes. Bientôt le décompte se fit en heures. Mais depuis dix jours, l’électricité se fait vraiment rare… Cette semaine nous avons eu des périodes de coupure de plus de 24 heures, nous avons dû faire le vide dans le frigo : nous nous sommes bien régalés… Pour un début de carême ce n’est pas très providentiel ! Mais comment laisser fondre le chocolat, le beurre et… et c’est tout en fait parce qu’il ne faut pas imaginer non plus un frigo rempli ! Nous ne pouvons plus faire de yaourts car la yaourtière nécessite de fonctionner 8 heures d’affilée, or nous n’avons jamais l’électricité plus de 5 ou 6 heures de rang !
Voilà aussi pourquoi nous ne pouvons pas envoyer d’articles sur le blog, sans électricité pas d’ordinateur (batterie trop ancienne) ni d’Internet.
Depuis ce midi, la situation s’est à nouveau compliquée. Il n’y a plus d’eau au robinet ! Coupure d’eau et d’électricité : c’est une équation qui aboutit au bout de quelques heures à une situation de crise, il fait chaud, les corps sont humides en l’absence de ventilateur et de douche. Heureusement, la semaine dernière quelqu’un nous avait prévenu, quand les coupures deviennent aussi fréquentes il faut s’attendre à ne plus avoir d’eau dans quelques jours. Ainsi prévenus nous avions avec l’aide du Père Jean, le directeur de l’hôpital, rempli le château d’eau qui surplombe la salle d’attente de plein air, nous bénéficions d’une réserve qui devrait durer quelques jours.
Mais pourquoi autant de coupures ? La situation est simple. La production électrique en Afrique de l’Ouest est principalement hydraulique, des barrages coupent les fleuves Niger (au Nigeria), Mono (au Bénin) et le Lac Volta (au Ghana). A la saison des pluies, le niveau d’eau permet une production électrique pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest Côtière. Mais deux problèmes se posent : il n’y a pas de mise en réserve de l’électricité (ce qui n’est pas quelque chose de simple à réaliser, il est plus facile de stocker la réserve d’eau) et surtout en fin de saison des pluies le niveau d’eau est tel que des crues importantes empêchent certaines populations de rester dans leurs maisons, les barrages sont ouverts et la réserve d’eau est ainsi rejetée dans la mer alors que la saison sèche s’annonce… Au cours de la saison sèche, les coupures deviennent de plus en plus fréquentes et le prix du KWH augmente de 50 à 100 % selon les pays ! Le Bénin produit très peu d’électricité, il en achète au Ghana et au Nigéria. En période sèche, ces pays se réserve l’usage de leur production et le réseau électrique béninois est obligé d’alléger sa consommation : des délestages sont ainsi organisés qui touchent plutôt les zones rurales, la capitale est moins touchée. En mars il va commencer à pleuvoir, mais le niveau d’eau va-t-il revenir rapidement au seuil permettant la production électrique ? Nous ne le savons pas, car chaque année est différente. Or l’année en cours semble particulièrement dure, des coupures aussi longues n’ont pas été vues à Dogbo depuis 5 ou 6 ans.
Dans ces périodes de coupure, c’est une grande partie de l’économie qui s’arrête. Les soudeurs, les mécaniciens, les menuisiers, les buvettes, les vendeurs ambulants de boissons glacées, le bloc opératoire, le cybercafé, l’imprimerie, tous sont contraints au chômage technique (qu’on appelle ici la sieste…)
En Europe, on ne se rend vraiment plus compte de ce luxe que d’avoir l’électricité et l’eau en permanence !

C0 Cendres

Le Carême débute à Dogbo comme ailleurs. La messe des Cendres hier soir s’est déroulée en partie dans l’obscurité, la coupure de l’électricité survient chaque jour pendant de nombreuses heures, elle nous permet d’apprécier le confort que nous avions en Europe où les coupures sont rarissimes, souvent programmées et peu prolongées.
Voici un extrait de Parole de vie, un missel africain (comme Prions en l’Eglise ou Magnificat) : « C’est le Carême, un temps de prière, de pénitence et de partage ; un temps pour s’asseoir et faire le point en vue d’un ressaisissement, ou mieux d’un changement de cap. » Les lectures du jour des Cendres nous éclairent sur ce temps, dans la première lecture : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements » (Livre de Joël, 2, 13). Le Carême n’est pas une démarche visible, c’est avant tout une démarche dans le secret des cœurs.
Durant ce Carême nous avons l’ambition de vous proposer une série de témoignages, de portraits, de situations qui mettent en relief la pauvreté telle que nous la voyons autour de nous, telle que nous la vivons un peu parfois nous-même. Ceci non pour s’apitoyer mais plutôt pour rendre grâce pour les richesses que nous avons et dont nous ne nous rendons même plus compte. Pour peut-être apprendre un peu à nous détacher de certaines de ces richesses qui ne sont pas nécessaires à notre bonheur. Le but du Carême n’est pas de foncer tête baissée dans la pauvreté car la pauvreté n’est pas une bonne chose pour l’homme, mais la richesse ne crée pas le bonheur non plus. Le but est peut-être de toucher du doigt la pauvreté par pure compassion afin de s’ouvrir à la dimension du partage et de la charité (au sens chrétien du terme, à savoir l’amour de son prochain). Cette démarche fait appel à trois piliers pour le Carême : la prière, l’attention aux autres, le jeûne (qui ne concerne pas seulement l’alimentaire). Bon Carême.
Bertrand et Marie-Aude
NB : les messages de ce parcours « Carême » seront précédés de la lettre C et d’un numéro d’ordre. Ces messages paraîtront au gré des possibilités de connexion Internet ! Il peut donc y avoir plusieurs messages le même jour…

jeudi 11 février 2010

- 1

49°, - 1... Une fièvre des mathématiques s'empare-t-elle de la famille Devaud ? Ou bien une glaciation se produit-elle en Afrique actuellement, la température passant brutallement de 49° à une température négative ?

- 1 c'est juste le décompte des volontaires de Dogbo... Anne-Sophie s'est envolée cette nuit du 10 au 11 février vers la France, elle va rejoindre Bordeaux pour y retrouver famille et amis après une année à l'hôpital St Camille. Anne-So est infirmière pour ceux qui n'auraient pas intégré sa présence. Elle était arrivée en mars 2009, elle repart donc après quasiment une année de mission à Dogbo, en effet elle a choisi de faire un contrat court, c'était donc décidé ainsi dès le début.

Nous restons donc trois volontaires, Marie-Ange qui loge sur l'hôpital mais qui n'y travaille pas (elle est sur deux autres centres de soins), et nous deux...

Nous souhaitons à Anne-So un bon retour, elle en a tant rêvé !


dimanche 7 février 2010

49°

C'est la température enregistrée au soleil aujourd'hui à l'heure la plus chaude ! Pas question d'agrémenter la journée par une promenade dominicale... Nous n'avons rien fait, et nous en avons été heureux ! Seule Berthille a fait du travail de classe. Mais à l'ombre et sous le ventilateur.

Il nous semble que nous avons atteint le point le plus chaud que nous n'avions jamais eu jusqu'à présent et il n'y aura sans doute pas plus chaud que ça... Ouf ! Si on dépasse 50, ça vaudra un post d'information "édition spéciale".

Bon dégel à vous tous en France (ou ailleurs en Europe). Vive le givre !

mercredi 3 février 2010

Le FABER

Allez, un petit post médical, une fois n’est pas coutume… Le FABER n’est pas une pathologie, ce n’est pas un instrument, ce n’est pas une découverte, c’est juste une petite astuce pour pallier des problèmes d’approvisionnement… Explication.
Le problème des candidoses buccales (un champignon dans la bouche, sur la langue et le fond de gorge) est assez important dans la zone où nous sommes. Pour l’expliquer, plusieurs facteurs : les malades du SIDA y sont très sensibles, les enfants qui mangent trop de sucreries (à la vente à la sortie de l’école), les adultes dont l’état dentaire est déplorable (absence de soins dentaires et consommation de sucreries en tous genres), les personnes âgées…
Pour soigner les candidoses simples, il existe des tas de produits en France, pas très accessibles financièrement ici… Dans les unités d’hospitalisation les soins de bouche au Bicarbonate de Sodium sont très fréquents et très efficaces. Mais les flacons de Bicarbonate de Sodium sont difficiles à trouver ici à Dogbo, et même à la capitale ils coûtent très cher (2500 Fcfa en moyenne) et l’approvisionnement n’est pas régulier.
Face à ce problème, j’ai rencontré Fabrice, le jeune pharmacien de Dogbo. Fabrice est frais émoulu de la première promotion de pharmaciens formés au Bénin. Il a fait six mois dans un hôpital français en stage de fin d’études et complète sa formation actuellement en côte d’Ivoire par un module de parasitologie. Nous nous entendons vraiment bien et sommes sur la même longueur d’onde afin de rechercher des solutions économiques pour les patients afin d’en soigner le plus grand nombre.
La solution trouvée est la suivante : Fabrice fait une préparation magistrale selon le cahier des charges que j’avais établi. Le produit n’est pas révolutionnaire, c’est toujours du Bicarbonate de Sodium en concentration à 14 pour mille. Ce qui est original c’est la présentation en flacon pour bains de bouche (même en France ça n’existe pas à ma connaissance) avec un volume assez faible pour éviter les contamination du flacon par une utilisation prolongée. Le FABER était né (c’est plus court que d’écrire Bicarbonate de Sodium à 14 pour mille à chaque fois !
Maintenant reste à savoir dans combien de temps il y aura du faux FABER à vendre sur le marché : ça va être intéressant de constater le temps d’adaptation des marchands de faux médicaments !


Longue vie au FABER !

Petit jeu (simple) : une bouteille de FABER offerte (mais non livrée) au premier qui trouve l'éthymologie du FABER !

samedi 30 janvier 2010

Where is Fidesco ?

Il y a quelques semaines Fidesco nous a demandé une petite video pour un projet "top secret" !

Nous avons pris la thématique du désert que nous traversons et vous verrez que nos accoutrements témoignent de notre besoin de nous protéger !

L'occasion de voir l'ensemble des volontaires Fidesco actuellement sur le terrain (du moins ceux qui ont pu transmettre une video !) : http://www.youtube.com/watch?v=oJwxyjnVuOs

Et comme c'est la date limite : encore une bonne année à tous !

vendredi 29 janvier 2010

La loi des séries...

Non Camille (cf commentaire du message précédent) je ne me suis pas cassé la jambe, j'ai fait le plâtre !

Dès son premier jour dans la maison de Dogbo, Bonne Maman a fait la galipette africaine en faisant une première promenade hors de la maison. Le séjour en a été fortement modifié, la visite des hôpitaux du Mono et du Couffo a remplacé la découverte des palais d'Abomey ! Une occasion de revenir au Bénin dans un an peut-être, et cette fois du bon pied !


jeudi 28 janvier 2010

La connexion est rétablie !

28 jours sans message !
Non nous ne sommes pas des ours polaires (sinon nous ne serions pas au Bénin)
Non nous ne sommes pas partis du Bénin (sinon vous le sauriez !)
Non nous n'avons pas eu de gros problèmes (enfin, ça dépend ce qu'on appelle "gros problème", nous avons prgressivement modifié la définition de ce concept pour en faire une réalité vivable !)
Nous étions juste en cure de désintoxication forcée suite à la coupure de notre Internet pendant trois semaines ! CCA = C'est ça l'Afrique !
Un deuxième emssage de rattrapage va suivre bientôt pour vous présenter tout ce que vous avez raté en trois semaines... Enfin, nous ne pourrons pas tout raconter, en un mois il se crée un fossé supplémentaire entre nos deux mondes, une sorte de fracture (indice...), nous tenterons donc de faire un emplâtre sur une jambe de bois... (ça aussi c'est un indice pour la suite...)

mercredi 13 janvier 2010

Bonne arrivée Bonne Maman !

Première visite familiale : Bonne Maman (la maman de Marie-Aude pour ceux qui n’ont pas encore l’arbre généalogique en tête) est arrivée lundi soir à l’aéroport de Cotonou. Les enfants étaient tout excités : ils attendaient dans leur lit notre retour de l’aéroport… Bonne Maman est là pour trois semaines.

Nous sommes rentrés dès ce jour en faisant halte à Ouidah (cf photo prise sur la plage à l’issue du pique-nique). Peu de temps pour visiter cette cité historique de Ouidah, ou plutôt pas le courage aujourd’hui : 38° à l’ombre ça coupe un peu les pattes !

Enfin à Dogbo ! Après 15 jours d’absence : au début nous étions partis pour des vacances, finalement nous avons fait un tour des hôpitaux et cliniques du Togo et du Bénin. Berthille et Clotilde sont maintenant guéries. Nous avons ensuite pris quelques jours de convalescence sur Cotonou. Les enfants en avaient besoin et surtout leurs parents épuisés par les nuits blanches à répétition…



mercredi 6 janvier 2010

Onigbolo

Quel doux nom que celui d'Onigbolo... C'est un havre de paix pour nous ! Nous sommes accueillis par des amis expatriés dans le campus de résidences de la cimenterie Lafarge. Nous y sommes au calme et dans une atmosphère reposante. Après l'opération de Berthille cela nous paraissait d'autant plus nécessaire. D'ailleurs Berthille va mieux, elle a juste regretté de ne pas pouvoir profiter de la piscine (car il y a une très grande piscine !) et d'être obligée de regarder ses frère et soeurs s'en donner à coeur joie dans l'eau. Ce sera pour une prochaine fois.


Notre ami nous a fait visiter la cimenterie : nous avons suivi le trajet de fabrication des sacs de ciments depuis la carrière jusqu'à sa sortie du four. La mise en sac était fermée ce jour pour cause de ferié ! Dommage.

Une telle usine est très haute, nous sommes donc montés par un escalier de 380 marches tout en haut d'une des tours... De cet endroit nous avons enfin pu voir à quoi ressemblait le pays vu de haut ! A voir en images : http://www.youtube.com/watch?v=LLN7tsbC6l0